Si les lions savaient sculpter…

Dans son ouvrage « Comment devenir anti-raciste » (2020), l’universitaire américain Ibram X. Kendi illustre la nécessité de nous interroger sur nos stéréotypes culturels avec la fable de l’homme et du lion empruntée à Beatty. Mais cette dernière existait déjà chez La Fontaine et même chez Ésope – 4 siècles avant notre ère ! – ce qui montre bien que changer son regard pour le regard de l’autre n’a rien d’une idée nouvelle. Même si elle est toujours d’actualité ! Extrait du livre de Kendi :

« « Dire que chaque pratique et chaque sentiment sont barbares, s’il ne s’accordent pas aux usages de l’Europe moderne, semble être une maxime fondamentale de nombre de nos critiques et philosophes », écrivit […] James Beatty en 1770. « Leurs remarques nous rappellent souvent la fable de l’homme et du lion. »

« Dans cette fable, un homme et un lion se promènent et discutent pour savoir lequel des deux est supérieur à l’autre. Ils passent devant une statue représentant un lion étranglé par un homme. L’homme dit : « Vois donc ! Comme nous sommes forts et comme nous dominons jusqu’au roi des animaux. »

« Le lion répond : « Cette statue a été sculptée par un homme. Si nous autres lions savions ériger des statues, tu verrais l’homme placé sous la griffe du lion. » Celui qui élabore les critères culturels se place en général au sommet de la hiérarchie.

« […] Être anti raciste, c’est considérer toutes les cultures dans toutes leurs différences sur le même niveau, comme égales. Quand nous voyons une différence de culture, nous voyons une différence de culture – pas plus, pas moins. »

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