SLICES : comment élever le niveau d’intelligence de l’entreprise 3/3

Dans ce 3ème et dernier article de la série, nous nous préoccupons d’élever le niveau d’intelligence « de » l’entreprise (plutôt que “en” entreprise) en appliquant le principe des SLICES (ou “tranches), conçu originellement autour des individus, à l’organisation tout entière. 

De l’intelligence individuelle à l’intelligence collective

Dans nos deux premiers articles (Les intelligences multiples au service de l’entreprise et Vous reprendrez bien une tranche d’intelligence ?), nous avons montré que les individus ne sont pas mus par une forme unique d’intelligence (souvent ramenée – à tort – au Q.I. dans l’imagination populaire) mais qu’il en existe en réalité une multitude, dont six au moins ont également prouvé leur intérêt pour la vie en entreprise. Ce sont les SLICES (ou “tranches”) : les intelligences Stratégique, Logico-mathématique, Innovative, Corporelle, Émotionnelle et Sociale. 

Ces SLICES sont bien utiles à connaître au niveau individuel : nous avons tous une ou plusieurs “tranches” dans lesquelles nous excellons, et dans les autres nous présentons des lacunes, certaines que nous pouvons combler, d’autres non… Mais ce qui nous intéresse chez Cogitandi, c’est dans quelle mesure nous pouvons les appliquer pour faire progresser, non seulement l’intelligence en entreprise (c’est-à-dire chez ceux qui la constituent) mais bien l’intelligence de l’entreprise (c’est-à-dire de l’organisation toute entière). 

L’entreprise, objet hybride et corps vivant

Cette recherche part d’une conviction, celle que l’entreprise est d’une certaine façon comme un corps vivant. Il est en effet intéressant de penser qu’elle est une sorte d’objet hybride qui échappe aux définitions trop précises : par exemple, le droit ne la reconnaît pas en tant que telle, mais uniquement à travers les formes qu’elle prend pour ses associés (par exemple la société par actions etc.), alors même qu’elle peut bénéficier d’une personnalité juridique, comme un individu, même si on distingue en l’occurrence personnes morale (la société) et physique (son dirigeant). 

Si l’on essaie de définir l’entreprise, comme le fait par exemple l’INSEE, elle apparait comme une “combinaison d’unités formant une entité de production (de biens et services) et jouissant d’une autonomie*”. Assez similaire à la définition qu’on pourrait donner d’un corps vivant donc (sauf pour la « partie biens et services”), composé de cellules formant un ensemble… et que la biologie qualifie elle même de physique et culturel.

* La définition complète de l’INSEE est : “L’entreprise est la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes”

N’en est-il pas ainsi de l’entreprise : elle est marquée par son hérédité (les principes du fondateur), les conditions extérieures (les crises) l’affectent, ses différents organes (services) communiquent par des réseaux neuronaux (intranet), un membre ignore souvent ce que fait l’autre (travail en silos) etc. 

L’entreprise est plus que la somme de ses parties

Et dans le vivant, quoi de plus fascinant que l’intelligence, dont nous avons vu précédemment qu’elle se définit comme “un ensemble de fonctions cognitives ayant trait à la compréhension immédiate du monde qui nous entoure et à la faculté d’y affecter les moyens nécessaires en fonction des circonstances ou des objectifs” : on ne peut qu’être frappé de la similitude qu’elle offre avec les buts poursuivis par l’entreprise.

On pourrait continuer le parallèle mais ce qui nous semble le plus important, c’est que, si dans le corps vivant, le tout est plus que la somme de ses parties, appliqué à l’entreprise, ce principe ouvre des horizons proprement fascinants !

Les 4 temps de la méthode SLICES

La méthode S.L.I.C.E.S® mise au point par Cogitandi s’adresse aux dirigeants comme aux DRH soucieux de faire progresser l’intelligence quantitativement et qualitativement au sein de leur organisation, soit par un accompagnement personnalisé soit des formations ad hoc qui ont pour but : 

1. apprendre à se connaître : déterminer votre forme d’intelligence prédominante et vos mécanismes cognitifs, prendre conscience de vos atouts et de vos limites ;  2. apprendre à connaître les autres : dépasser les préjugés (diversité et inclusion), identifier ceux qui peuvent suppléer vos faiblesses et compléter vos atouts ; 3. rendre l’entreprise plus intelligente : repenser l’organisation, renforcer les forces (plan de formation) et pallier les faiblesses (recruter) , s’entourer des meilleurs (même meilleurs que vous !); 4. passer au niveau supérieur d’intelligence : devenir une entreprise surdouée en atteignant l’excellence opérationnelle et en développant une culture de l’innovation (identifier les futures opportunités de croissance).

L’entreprise de demain sera intelligente ou ne sera pas

Pour cela, et à chaque étape, nous utilisons les SLICES. Au sein de l’entreprise, comme au sein des équipes qui la constituent, nous nous employons donc à allier :

1. le talent du leader (intelligence stratégique) pour articuler une vision et coordonner les moyens pour la réaliser ; 2. les qualités de l’expert (intelligence logico-mathématique) pour analyser et synthétiser les défis à relever et les réponses à y apporter ; 3. 4. 5. les capacités du manager (intelligence sociale) pour permettre au sensitif (intelligence émotionnelle) et à l’intuitif (intelligence corporelle) d’exprimer leur plein potentiel physique, émotionnel et cognitif, et ainsi de travailler ensemble avec plus de bienveillance et d’efficacité ; 6. l’imagination de l’architecte (intelligence innovative) pour emprunter des chemins de traverse qui permettront de transformer durablement et réinventer l’organisation. 

L’entreprise : un corps, une équipe, des intelligences

Bien sûr, l’entreprise n’est pas réductible à son (ses) intelligence(s). C’est, pour reprendre l’image du corps vivant, un système complexe bien plus vaste. Et, comme l’indique le fondateur de Netflix, Reed Hastings, l’entreprise n’est pas non plus une famille où chaque membre aurait sa place, quoiqu’il fasse, mais bien plutôt une équipe où le jeu collectif doit l’emporter sur les talents individuels.

C’est pourquoi il faut commencer par mener un audit des SLICES : sont-elles toutes déjà présentes et harmonieusement réparties ou identifiez-vous des manques à combler, par le recrutement ou par la formation ? Ensuite, en fonction des projets (revoir sa stratégie, conduire un projet d’acquisition, répondre à la crise du Covid, inventer de nouveaux produits etc.), vous saurez quelles unités de talents (i.e. quelles intelligences) y affecter et comment les combiner. 

À retenir

Il semble évident qu’en élevant le niveau d’intelligence en entreprise, on rend cette dernière meilleure à tous points de vue pour sortir de la crise, atteindre l’efficacité opérationnelle et créer une authentique culture de l’innovation. L’apport principal de la méthode SLICES est de se servir des intelligences multiples, en tout cas de six d’entre elles (Stratégique, Logico-mathématique, Innovative, Corporelle, Émotionnelle et Sociale), pour aller plus loin en élevant le niveau d’intelligence de l’entreprise. Mais derrière cette nouvelle organisation véritablement surdouée, qui est plus que la somme de ses parties, ce n’en sont toujours pas moins les talents des individus qui sont à l’oeuvre, les talents des leaders, experts, architectes, intuitifs, sensitifs et managers de demain.

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